La vie que menait autrefois nos prédécesseurs Kabyles à tigounatine de Beni-Ourtilane.

LA MAISON ET SON ENVIRONNEMENT. Autrefois, le village Tigounatine était constitué de maisons de style kabyle, inspirées de l’architecture romaine, avec une forte densité de population dans une région au relief montagneux, difficile d’accès. Ces habitations étaient d’une grande simplicité, collées les unes aux autres pour des raisons économiques et sécuritaires – à l’image de tous les villages, de la petite et de la grande Kabylie. Ces ensembles d’habitations étaient entourés d’une sorte d’enceinte composée de figues de barbaries, normée « Akarmos ». Enceinte faisant office de clôture contre d’éventuelles invasions et protégeant du feu du fait que les figues de barbaries soient constituées de 80 % d’eau. Le village comptait seulement une entrée par « Tighilts Labassi » et deux sorties vers « Baroual » et « L’Kaaoumtik ». Une telle implantation permettait donc aisément à la population de se défendre en cas d’invasion ennemie. Ces maisons donnaient...

  Les femmes Kabyles d'autre fois, travaillaient plus que les hommes. Elles les aident dans les travaux des champs et elles font les travaux ménagers (préparation des repas), élèvent les générations futures, s'occupent de la basse-cour. Elles assuraient le transport d'eau à même le dos de la fontaine de fréha et les bûches comme moyens de combustion. Participaient activement à la cueillette des olives. Par conséquent les femmes kabyles jouaient un rôle essentiel pour surmonter les plus grands défis auxquels le peuple kabyle est confronté.

 CEUX QUI ONT ÉTÉ SACRIFIES PAR LA RÉVOLUTION ALGÉRIENNE. À titre d’exemple sur la participation des habitants du village Tigounatine à la révolution algérienne, cette anecdote qui illustre que les gamins aussi ont participé activement à cette révolution. Un matin d’hiver, de bonne heure, les soldats français ont mené une grande opération d’encerclement du village. Ils l’ont « bouclé » pour que personne ne puisse plus ni rentrer ni sortir du village. Puis ils se sont introduits dans les maisons avec des airs menaçants ; ils cherchaient à faire peur aux occupants, à tous, hommes, femmes, enfants, et même animaux. Ils ont tout saccagé à l’intérieur des maisons ; ils jetaient ce qu’ils attrapaient à terre, cassant tout et mélangeant semoule, huile, eau en une bouillie qui ne pouvait plus être mangée. Leur forfait accompli, ils ont poussé les hommes, même les plus jeunes qui avaient pour certains moins de quinze ans, hors des maisons ; ils les ont bousculés dans la rue pour les condu...

CONTEXTE DU VILLAGE TIGOUNATINE C’est en toute humilité que je me permets de vous livrer dorénavant les quelques connaissances en ma possession concernant le village de « Tigounatine et ses habitants» ; des informations qui me viennent en ligne directe de nos ascendants kabyles. L’histoire de ceux qui nous ont précédés, recueillie auprès de mon père décédé en mai 2019 à l’âge très respectable de 103 ans et demi, ainsi qu’auprès d’autres personnes âgées que j’ai côtoyée dans le passé. Si vous constatez des erreurs d’interprétations ou des inexactitudes, je tiens en premier lieu à m’en excuser, et dans un second temps, je vous invite à me contacter pour d’éventuelles corrections. Ainsi, à travers les prochains articles, je m'efforcerai de rappeler la vie d'autrefois de notre village tigounatine notamment aux futures générations avant qu'il ne sombre dans l'oubli et perde tous ses repères sociaux culturels. D'abord, il est malheureux de constater à l'est de la rivi...

ORGANISATION ADMINISTRATIVE Le village de Tigounatine est encadré à l’est par le mont d’Azrou Babor et à l’ouest par l’oued Bou-sellem. Il est situé à 15 km de la commune de Beni-Ourtilane et à 100 km du chef-lieu de la Wilaya de Sétif. Initialement, Tigounatine était le chef-lieu du Douar, dénommé « DOUAR Tigounatine », il dépendait de la commune mixte de Guergour. Ce dernier fut créé en 1902 par arrêté du gouvernement français ; il s’étendait sur 104 096 hectares. À cette date, la population de cette commune (Guergour) comptait 70000 habitants, dont 200 Français, 20 étrangers, et 04 israélites. C’était une région rude, entièrement montagneuse, presque inaccessible. Elle devint le chef-lieu de la commune mixte de Guergour, rattachée à la circonscription administrative rurale de l’Algérie pendant la colonisation française. À cette époque, le Douar Tigounatine était composé de 9 villages à savoir : Tigounatine,  Fréha, Tazrout, Aguemoune Ithissa, Ithmoussa, Lakhouabi, Oulmouthène,...

ASSOCIATION DU VILLAGE TIGOUNATINE. Autrefois, les hommes âgés, les anciens ou ainés du village étaient à la tête de Tajmaath. Ce sont eux qui prenaient la parole et validaient les décisions dans les assemblées générales. Les jeunes étaient contraints d’écouter et d’observer leurs ainés, et ainsi ils apprenaient. Parfois, on désignait les meilleurs orateurs, les plus qualifiés de chaque grande famille, pour diriger et organiser les activités du village. Ainsi, durant de nombreuses générations, l’autorité du village de Tajmaath appartenait aux anciens, aux hommes d’expérience et de sagesse. Cette organisation ancestrale a toujours fonctionné ainsi, et a apporté des résultats probants. À titre d’exemple, la mosquée a été réalisée suivant ce principe. Les sages ont organisé une collecte impliquant tous les gens issus du village. Cela s’est traduit par une cotisation mensuelle de 200 dinars par personne, somme à laquelle s’ajoutaient des dons individuels au bon vouloir des donateurs. Dur...