ASSOCIATION DU VILLAGE TIGOUNATINE.

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  • ASSOCIATION DU VILLAGE TIGOUNATINE.

Autrefois, les hommes âgés, les anciens ou ainés du village étaient à la tête de Tajmaath. Ce sont eux qui prenaient la parole et validaient les décisions dans les assemblées générales. Les jeunes étaient contraints d’écouter et d’observer leurs ainés, et ainsi ils apprenaient. Parfois, on désignait les meilleurs orateurs, les plus qualifiés de chaque grande famille, pour diriger et organiser les activités du village. Ainsi, durant de nombreuses générations, l’autorité du village de Tajmaath appartenait aux anciens, aux hommes d’expérience et de sagesse. Cette organisation ancestrale a toujours fonctionné ainsi, et a apporté des résultats probants. À titre d’exemple, la mosquée a été réalisée suivant ce principe. Les sages ont organisé une collecte impliquant tous les gens issus du village. Cela s’est traduit par une cotisation mensuelle de 200 dinars par personne, somme à laquelle s’ajoutaient des dons individuels au bon vouloir des donateurs. Durant la réalisation de la mosquée, plusieurs assemblées ont eu lieu, même ’à Alger, pour le suivi des travaux et la collecte de l’argent. Cette collecte de fonds a été orchestrée volontairement par les représentants de chaque famille. On peut parler d’une opération réussie, puisque la mosquée a été réalisée dans les normes, dans les temps, et l’édifice conçu dans les règles de l’art.

Aujourd’hui, le fonctionnement de l’autorité du village est toute autre. On assiste, un peu partout en Kabylie, au développement d’associations sociales des villages à partir de l’ouverture politique.

Ces associations sont régies par les dispositions de la loi en vigueur qui définissent la charte des associations sociales des villages, dans laquelle sont circonscrits les champs d’intervention et le mode de fonctionnement du comité du village, ainsi que sa relation avec les autorités du pays et des citoyens.

L’association sociale de Tigounatine a mis beaucoup de temps à être renouvelée après son premier mandat, et cela probablement pour des raisons de désintéressement ou d’incompréhension, à la fois de la part des membres du comité et celle des citoyens du village. Les membres du comité sont élus par une minorité des habitants du fait que l’information n’ait pas été élargie aux non-résidents. Par conséquent, le comité ne jouit pas d’une légitimité absolue.

Le comité est composé de cinq personnes en l’occurrence :

-          BOUDA Amar président,

-           MAMOU Akli trésorier,

-         AKROUR Lakhdar membre,

-         BENDESSA Halim membre,

-         HAMOUCHI Abdennour membre.

-   Les compétences de l’association du village tigounatine :

-        Le comité est le représentant légitime du village,

-        Il peut soumettre toute proposition destinée à améliorer la vie dans son village,

-        Il peut se saisir de tout sujet d’intérêt général et inviter pour en parler les intervenants ou Les institutions de son choix,

-        Il puise sa légitimité des familles qu’il représente, donc il peut délibérer sur tous les sujets pour lesquels il est saisi,

-        Le comité peut déléguer des personnes du village autres que les membres du comité, pour effectuer les taches qu’il juge nécessaires,

-        Le comité saisi L’assemblée Générale du village sur les sujets qu’il estime être d’une importance dépassant ses prérogatives.

On observe, ces derniers jours, qu’un programme riche en activités a été élaboré et affiché par les membres de l’association. Mais on peut regretter que cela se soit fait sans la participation des citoyens du village, ce qui est une situation récurrente. Ce programme sera-t-il réalisable ? Par qui ? Pour quand ? Avec quoi ? Les habitants du village peuvent légitimement se poser ces questions. Dans tous les cas de figure, une assemblée générale regroupant les concitoyens s’avère nécessaire et indispensable pour échanger, débattre des idées, et prendre en compte les réelles préoccupations des citoyens du village. Il semblerait que les cotisations mensuelles ne soient pas prises réellement en compte par les personnes désignées à cet effet afin de faire face aux dépenses nécessaires pour la réalisation effective du programme d’activité établi.

La réalité des faits est explicite : depuis le début de l’installation de l’association du village, beaucoup de choses ont été entamées, mais avec lenteur, de ce fait les résultats ne sont pas probants aux yeux des concitoyens.

À titre d’exemple :

-       Une fontaine a été construite récemment, mais l’eau n’y coule toujours pas, et cela malgré les différents forages effectués depuis tout ce temps ;

-       Il est navrant de constater l’absence dans le village d’un monument des martyres, contrairement aux autres villages limitrophes ;

-       Le manque d’éclairage public ; (finalement cette opération a été réalisée récemment par un petit groupe animé d’une bonne volonté)

-       Le besoin d’une passerelle piétonne pour la traversée de l’oued Bousselem, en cas de nécessité ;

-       Tigounatine est l’unique village dans la région ne possédant pas encore de pistes forestières, dont l’utilité n’es t plus à démontrer ;

-       Il est triste de constater que par manque de poubelles publiques, les déchets sont jetés et éparpillés un peu partout autour du village. Souvent, ce sont des déchets plastiques qui se recyclent difficilement, et par conséquent cela génère une source importante de pollution.

L’association du village Tigounatine manque de discernement et d’échange d’idées avec les concitoyens qu’ils représentent. Son action s’est embourbée dans la construction de la maison de l’imam, ce qui leur a pris énormément de temps et de moyens, et cela au détriment d’autres activités plus prioritaires comme cité ci-dessus.

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