LA CUEILLETTE DES OLIVES A TIGOUNATINE ET FREHA Année 2022
LA CUEILLETTE DES OLIVES A TIGOUNATINE ET FREHA.
Année
2022
La cueillette
ou la récolte des olives est une tâche ardue et ancestrale pour le peuple
kabyle. La saison de
la cueillette des olives se situe entre la mi-décembre à fin mars de chaque
année. Elle est constituée de plusieurs opérations :
le ramassage des olives, le remplissage des sacs en plastique, et le transport.
Ensuite, le broyage et le malaxage, le remplissage des scourtins
« thakoufats » et le pressage. Une tradition dans notre région, les
olives sont stockées dans des sacs en plastique hermétique pendant longtemps
dans la cour de l’huilerie traditionnelle. Ce système est déconseillé de nos
jours par les oléiculteurs avisés. Plutôt les caissettes en plastique sont
privilégiées, car elles permettent d’aérer les olives et d’éviter leurs
fermentations. Ce qui diminue le taux d’acidité, car si toxique pour la santé.
Notre région
est à vocation principalement oléiculture, réputée pour sa qualité d’huile
végétale qui provient de ses champs d’oliviers. Ces derniers bénéficient d’un
ensoleillement unique, du lever au coucher du soleil, notamment les oliviers
concentrés à l’Ouest du village « sahal ». Cependant, la qualité
d’huile végétale dépend en effet de toute sa chaîne de fabrication, de la
récolte à sa conservation.
LES ÉTAPES DE FABRICATION DE L’HUILE D’OLIVE
La
récolte des olives s’effectue généralement grâce
à deux systèmes en l’occurrence, le vareo et la vibration des branches et
du tronc par un moyen mécanisé. Le varéo « thinzalty » est un système
de tige en bois d’une longueur d’environ 3 mètres et plus qui
« frappe » les olives afin de les faire tomber à même par terre,
exceptionnellement dans un filet. Ce procédé est l’unique utilisé chez nous.
Pourtant, il endommage les olives, casse les petites tiges censées produire
l’année suivante et impacte directement la qualité du produit. Dans les pays
développés, la vibration mécanisée est la plus utilisée. Dans d’autres régions
de la Kabylie, la cueillette se fait sur l’arbre à la main une à une. Ce
procédé est long et dangereux.
Le
broyage des olives dans les huileries
traditionnelles : cas de chez, nous, on utilise des meules en pierre.
Aujourd’hui, les fabricants utilisent des broyeurs à marteaux, plus
performants.
Le
pressage est une opération qui permet d’extraire
le jus des olives de cette pâte, une forte pression mécanique doit être exercée
pour atteindre le but escompté. C’est la méthode traditionnelle qui est
utilisée depuis des siècles. Ce procédé permet de séparer les liquides des
solides « ighas » puis de séparer les différents liquides :
l’huile et l’alpechine »amorage ».
La
décantation est un processus naturel par lequel,
grâce à la différence de densité de l’huile d’olive, l’eau et les solides
encore présents sont séparés.
Il est
recommandé par des experts en oléiculture de conserver l’huile d’olive dans des
récipients opaques qui empêchent l’aire et la lumière de passer.
Pour produire
un litre d’huile d’olive, équivaut à 0,9 kg, il faut généralement entre cinq et
sept kilogrammes d’olives, ce qui correspond à un rendement de 14 à 20 %
d’huile par rapport au poids des olives récoltées. Il s’agit ici d’une moyenne,
car en réalité, cette proportion peut varier chaque année, selon les facteurs
influençant le rendement oléicole notamment : l’environnement et
conditions de la production (climat, sols, traitements en engrais ou chimique,
taille, mode et moment de récolte, moyens de transport et stockage). La récolte
chez nous est souvent tardive.
A l’époque, la date d’une compagne de la récolte des olives est décidée par les sages du village, précédée d’abord par la cueillette des olives de la mosquée par les villageois. Aujourd’hui c’est les autres qui débute le ramassage des olives, parfois la nuit en toute quiétude l...
A titre
illustratif de l’article : le tarif de la
tribulation des olives pratiqué chez nous, ressemble au troc. Ils prélèvent
10 % de la quantité d’huile extraite.
Ces dernières
années, la production mondiale annuelle de l’’huile d’olive est d’environ 3
millions de tonnes. L’Algérie, produit en moyenne 90 000 tonnes d’huile
d’olive par an, loin derrière la Tunisie et le Maroc. Mais considérée parmi les
pays producteurs d’huile d’olive à faible production.
L’Algérie
consomme 85 000 tonnes de l’huile d’olive. Elle exporte une partie infime
de sa production.
La plus grande
consommation d’huile d’olive enregistrée en Algérie se situe en Kabylie. Elle
est estimée à 80 kg par ménage et par an. Ce qui représente environ 10 litres
par personne et par an. Au niveau national, l’Algérie consomme 1,5 kg par
personne et par an ce qui place l’Algérie comme faible consommateur de cet
aliment.
L’Algérie
compte 15 variétés ou marques d’huile d’olive différentes, seulement dans la
région de Kabylie et 1704 huileries pour la plupart traditionnelles. Selon
certains connaisseurs en la matière une olive noire bien mûre donnera une huile
douce, plus abondante mais qui se conservera moins longtemps. Par contre une
olive verte donnera une huile plus fruitée et plus typée qui se conserve plus
longtemps mais moins abondante.
Le village
tigounatine compte aujourd’hui quatre huileries mais une seule qui fonctionne.
Selon certain oléiculteurs de la région, cette année 2022 la récolte est faible, donc le prix du litre d’huile probablement va grimper comme tout le reste des produits de large consommation.
Cueillette des olives à la tradition kabyle. (en famille)
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