L'IMMIGRATION DE LA COMMUNAUTÉ DU VILLAGE ET DES ENVIRONS.
L'IMMIGRATION DE LA COMMUNAUTÉ DU VILLAGE ET DES ENVIRONS.
Dès le début du vingtième siècle, pratiquement
tous les jeunes hommes du village étaient pour la plupart scolarisés savaient
lire et écrire le français. Ils partaient pour France et, parfois même des
personnes âgées, cherchaient des compléments de ressources car l'agriculture
sur leurs terres ne pouvait pas en fournir suffisamment. L'éloignement de leur
terre natale, l’exil loin de leur pays d'origine, la séparation avec leurs
parents, la rupture des liens culturels traditionnels ont fait grandir, au fil
des années, un sentiment fort de nostalgie pour leur pays.
Pour remédier à cette nostalgie oppressante,
durant leur séjour en France, ils se relayent entre frères ou entre père et
fils pour quelques années. Quand l’un se trouvait en situation immigration, il
envoyait régulièrement de l'argent à sa famille : les parents, les frères,
les épouses et les enfants restés dans leur pays d'origine.
En règle générale, cela incombait à celui qui
s’occupait de la famille et assumait les tâches du quotidiennes souvent
fastidieuses dans le village.
Lorsque quelqu'un est dépourvu de père ou de
frère, il choisit une personne de confiance dans son cercle proche pour prendre
soin de sa descendance et de sa conjointe en veillant tout particulièrement à
leur approvisionnement en eau, semoule, bois de chauffage et de cuisine, ainsi
que tout ce dont ils ont besoin. De fait, cette personne devient le protecteur
de la famille. En échange, l'individu envoie de l'argent pour couvrir toutes
les dépenses nécessaires. Cette pratique était courante chez nous en Kabylie
jusqu'à l'indépendance de l'Algérie en 1962. À cette époque, les femmes kabyles
n'avaient pas les mêmes droits qu'aujourd'hui, en particulier en ce qui concerne
leur liberté. Elles ne pouvaient pas s'occuper de leur foyer même en l'absence
du mari, car elles n'étaient pas autorisées à sortir de chez elles, ce qui les
isolait complètement du monde extérieur, si non, elles encouraient l'exclusion
définitive de leur domicile conjugal sans aucun droit, notamment les enfants.
De nombreux hommes ayant quitté leur village
natal ne résistaient pas longtemps d'être en exil. Ils ont préféré vivre
modestement, mais chez eux, avec leur famille, plutôt que de supporter la
mélancolie et les conditions de vie difficile à l’étranger.
Avec le temps, cette catégorie de personnes,
a pu bénéficier d’une modeste retraite proportionnelle à leur durée de travail
effectué en guise de gratification par le pays d’accueil. Certains ont choisi
de passer leur vie entière en France après avoir bénéficié du regroupement
familial, ne retournant dans leur pays d'origine que pour un court séjour. Les
autres ont travaillé dur et dans des conditions souvent insupportables, mal
nourris et mal logés.
Ceux qui sont décédés en France ont soit été
inhumés sur place, soit ont été rapatriés dans leur pays d'origine par
entremise de leur association.
Une partie de ceux qui ont émigré ont contracté
un mariage avec des femmes Françaises et ont fondé une famille.
Ces mariages ne duraient pas dans le temps pour des
raisons évidentes. Il y avait de nombreuses différences entre nous et les
femmes françaises, telles que le comportement, les coutumes, les habitudes
alimentaires, les pratiques sociales, la religion, etc.
En somme, il y avait un ensemble de
mythes, de faits, de croyances, d'opinions, de traditions et de pratiques
transmises oralement à travers des générations différentes qui divergeaient. En dépit de ces discordances, de nombreux
habitants du village et des environs ont épousé des femmes françaises.
La majorité des migrants du village se sont
établis en périphérie de Paris, plus spécifiquement dans le département 93, en
Seine Saint-Denis. Les autres se sont dispersés dans diverses régions de
France. Seulement quelques-uns ont émigré temporairement en Belgique ou en
Allemagne.
De nombreux villageois, y compris mon père, ont
pris part à la Deuxième Guerre mondiale qui a opposé l'Allemagne au reste du
monde. Heureusement, aucun d'entre eux n'a perdu la vie, mais certains ont été
blessés. Cela est probablement dû à l'armistice signé par le maréchal Pétain
avec les Allemands en 1940.
En ce temps-là, la guerre touchait à sa fin pour les
concitoyens de notre région, qui se considéraient emprisonnés car ils n'étaient
pas partis de leur propre gré ou avec enthousiasme, mais avaient été enrôlés de
force. Ils n'ont été libérés qu'à la fin de la guerre, en 1945.
Malheureusement, un de nos concitoyens, Monsieur Akrour Rabah né en 1894 à
tigounatine, a perdu la vie lors de la Première Guerre mondiale en 1915 dans un
des départements Français en combattant les allemands.
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