ECOLE PRIMAIRE COLONIALE DE TIGOUNATINE.
ÉCOLE PRIMAIRE COLONIALE DE TIGOUNATINE.
Cette photo illustre la vie des enfants du village à l’époque coloniale : comment ils sont habillés, Coiffés, chaussés, chétifs, surtout disciplinés.
Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, beaucoup de programmes de construction et d’aménagement furent réalisés par l’état algérien dans les communes voisines. Le douar Tigounatine a bénéficié, quant à lui, uniquement d’une école primaire, partagée avec d’autres villages limitrophes. Il est regrettable qu’elle n’ait pas été construite correctement… Elle est mal située, invisible du fait qu’elle se trouve dans une crevasse, entourée d’un mur de clôture… Le bâtiment ressemble plus à une prison qu’à une école... Cependant, on aurait mieux fait de restaurer l’ancienne école coloniale qui a été détruite ou plus exactement endommagée pendant la guerre d’Algérie, en 1956, à coups de masses et de pioches volontairement. La raison était - soi-disant - pour couper tous liens avec la France et perpétrés par ceux qu’on appelait à l’époque « les terroristes Algériens », hostiles à la France, et qui œuvraient pour l’obtention de l’indépendance de l’Algérie. Avec le recul, il est réaliste de dire que ce fut une « bêtise » de saccager une belle école, construite dès le début du vingtième siècle par la France. Beaucoup d’élèves d’avant 1956, de Tigounatine et des villages environnants, ont bénéficié de cette école, y ont été scolarisés et y ont reçu une instruction. Par la suite, avec le bagage scolaire reçu dans cette école, certains ont occupé des fonctions très honorables. À mon sens, quelle que soit la raison invoquée par les destructeurs, on ne détruit pas un lieu de culture, de savoir et de bien-être. On ne casse pas le lieu où les générations futures préparaient leur avenir, même si la langue d’instruction utilisée était celle d’un pays colonisateur. Cette école a fonctionné quelque temps après l’indépendance, mais aujourd’hui elle est à l’abandon. Elle conserve les traces de ce qu’elle a subi comme atrocités durant la révolution par les « révolutionnaires » de l’époque. Aujourd’hui, ce vieux bâtiment colonial est entouré de clôtures en dur, hautes et moches, les fenêtres et les portes absentes, le carrelage cassé, les plafonds éventrés, le tout barricadé par des fils barbelés… C’est une désolation totale ! Mais la structure résiste encore ! Pourtant, avec juste un peu d’initiative, de moyens dégagés par les autorités compétentes de la commune et les villageois, il serait possible de la restaurer et la faire perdurer dans le temps.. Lors d’un de nos séjours à tigounatine, j’ai fait visiter cette école à l’un de mes enfants " Professeur ". En fin de visite il me déclara que cette école ne mérite pas ce triste sort. Même très abîmée, sa structure reste solide, son agencement spatial est toujours bon, son implantation géographique parfaite. Une fois restaurée, elle serait une merveille, inégalable aujourd’hui en Algérie.
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