Souvenir d'un enfant de la guerre de libération à tigounaine
Rassemblement autoritaire des villageois à la place de la mosquée par l’armée française.
GUERRE DE LIBERATION DE L’ALGERIE A TIGOUNATINE.
(Souvenir
d’un enfant du village tigounatine)
La grande majorité des habitants du village, à
quelques exceptions près, ont participé à la lutte pour l'indépendance de
l'Algérie du 1er novembre 1954 au 3 juillet 1962, hommes, femmes, personnes
âgées et même enfants, chacun contribuant selon ses capacités et moyens. Il est
apparu que ceux qui ont rejoint le maquis n'ont pas tous survécu, à l'exception
de trois personnes. L'un d'entre eux est toujours en vie, ayant participé à une
partie de la guerre en Algérie et poursuivant ensuite ses études à l'étranger.
Après l'indépendance, il a occupé différentes fonctions en tant que cadre de la
nation. Après sa retraite, il s'est consacré à l'écriture de l'histoire de
l'Algérie et participe épisodiquement à des émissions de télévision sur la
religion musulmane et l'histoire de l'Algérie. Les deux autres se sont enrôlés
dans l'armée algérienne au Maroc jusqu'à l'obtention de l'indépendance. Par la
suite, l'un a poursuivi sa carrière au sein de l'armée algérienne et a
malheureusement rendu l'âme aujourd'hui. L'autre a travaillé dans le secteur
civil en tant que responsable d'un atelier mécanique de la wilaya d'Alger. Au Maroc,
il a travaillé dans un atelier de mécanique usinage particulièrement dans la
fabrication de mitraillette modelé français Mat 49 et grenages. Décédé également
aujourd'hui. Puissent-ils reposer en paix selon la volonté de Dieu.
Quelques individus ont pris part à la révolution
en qualité de partisan ou moussebele, qui était alors qualifiés de
« terroristes ». Leur mission consistait à couper les poteaux
téléphoniques, dégrader les infrastructures routières, accompagner et diriger
les combattants de la liberté, servir de messagers, vandaliser les bâtiments
publics tels que les écoles primaires du village tigounatine. etc.
Il est
regrettable de réserver ce sort aux sites de culture et de connaissance, cela
revient à endommager une mosquée ou une église. Il y avait également des
individus qui ne faisaient ni partie des combattants, ni des partisans. Ils ont
été éliminés par l'armée française, soit par des tirs à feu, soit grâce à
l'intervention de l'aviation. Parmi ces personnes, l'une a été poussée du
sommet de la montagne rocheuse "D'azrou", qui se trouve au-dessus du
village
Au cours de la période de la lutte pour
l'indépendance, le village en lui-même a été un lieu de maquis et de campement.
Les environs ont été le théâtre de combats acharnés et meurtriers tout au long
de la révolution.
Pendant cette guerre, le village a été bombardé à
plusieurs reprises par l'aviation militaire française. Les pilotes ont toujours
ciblé la mosquée, car elle était plus haute et donc plus visible que les autres
maisons du village, ce qui la rendait facilement repérable. Étonnamment, elle
n'a jamais été touchée par aucun obus.
Les habitations avoisinantes ont été détruites et
la majorité n'a pas encore été rétablie. Toutefois, les conséquences sont
toujours omniprésentes des décennies après.
Pendant la guerre d'Algérie, les forces
coloniales françaises ont commis de nombreuses atrocités, telles que la torture
à l'aide de la gégène (une sorte de génératrice électrique manuelle), les coups
de bâton, l'ingestion d'eau savonneuse, les corvées de bois et bien d'autres encore.
Toutes ces méthodes brutales et barbares, utilisées par l'armée française en
Algérie, étaient inspirées de celles employées par les nazis lors de la Seconde
Guerre mondiale sur les citoyens français.
Les trois villages, Tigounatine, Fréha et Tazrout
ont été déclarés comme zones interdites le 1er mai 1958 par les forces
militaires françaises. Ainsi, il était strictement interdit à quiconque
d'entrer dans ces villages ou de se déplacer dans les environs, sous peine
d'être abattu sans préavis. Au cours d'une journée printanière cette même
année, les soldats français ont fait leur apparition dans les villages et ont
rassemblé tous les habitants sur la place du village. Hommes, femmes, personnes âgées et enfants. Ils
furent informés qu'ils devaient quitter leur domicile dans les huit prochains
jours et qu'ils étaient libres de se rendre où bon leur semblait. Le lendemain,
les combattants de la liberté débarquèrent également dans les villages. Seuls
les hommes furent rassemblés sur la place du village pour être informés qu'ils
étaient interdits de quitter leur domicile et leur village sous peine de graves
sanctions pour ceux qui désobéiraient. Quel dilemme suivre ? Quel paradoxe ?
Quelle misère ?
Après un certain temps, les soldats français
retournèrent au village. Ils rassemblèrent de nouveau tous les habitants des
trois villages sur la place de la mosquée et leur ordonnèrent de quitter leurs
maisons dans les 30 minutes qui suivent. Dès lors, les villages ont été
déclarés officiellement interdits, personne ne doit y vivre ou y retourner sous
peine d'être abattu sans préavis. Cela a provoqué une grande débâcle. La
situation rappelait celle de la Deuxième Guerre mondiale en Europe, en
particulier en France.
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